Les maisons alsaciennes
et leurs poteaux corniers

Dans le paysage pittoresque de l’Alsace, les maisons traditionnelles, avec leurs poteaux corniers décorés, nous invitent à un voyage dans le temps. Ces poteaux, souvent ornés d’inscriptions dans des cartouches, nous livrent des informations précieuses : le nom des couples qui ont fait ériger ces maisons, la date de leur construction, parfois même un symbole du métier du propriétaire. Ces détails personnels apportent une touche unique à chaque façade. Prenons l’exemple des maisons au 2 et 17 rue de la Libération.

Chaque maison raconte l’histoire de son constructeur, que ce soit la richesse ou la modestie. Les petites habitations d’un étage, souvent appelées «Taglehnerissele», étaient communes dans les villages, tandis que les «Rossbüre», plus imposantes, témoignaient d’une prospérité évidente avec leurs deux étages.

Les cours alsaciennes, souvent en forme de rectangle ou de U, sont un autre élément central de l’architecture locale. Les portails, qui étaient bas au XVIIIe siècle, ont pris de la hauteur au XIXe siècle, symbolisant un changement dans les modes de vie. Ces portails, dotés de deux portes — une pour les personnes, l’autre pour les charrettes — ont également un petit toit pour les protéger.

Un détail charmant se cache parfois dans ces portails : des sièges taillés dans des poteaux en grès, souvent ornés de coquillages. Ces bancs étaient destinés aux longues discussions en famille ou entre voisins lors des soirées d’été, et constituent également un signe de richesse.

La religion imprégnait également l’architecture, chaque foyer affichant sa dévotion. Les catholiques plaçaient souvent une niche avec une statuette religieuse, tandis que les protestants gravaient des versets bibliques sur les murs ou les portes. La maison au 9 rue de la Liberté, par exemple, illustre cet aspect spirituel avec son inscription poétique sur l’amitié et la charité.